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jeudi 23 octobre 2025
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Nomination du premier ministre : retour sur la Place du 13 mai pour les contestataires

jeudi 23 octobre | Mandimbisoa R. |  843 visites  | 5 commentaires 

La Place du 13 mai, cœur battant de toutes les grandes mobilisations, a de nouveau vibré mercredi sous le poids de la désillusion. Quelques jours seulement après la nomination du nouveau Premier ministre, un choix perçu comme une trahison des idéaux portés par la rue, des centaines de citoyens et plusieurs figures militaires ont investi Analakely hier. Les drapeaux se sont levés, les chants ont résonné, et un sentiment d’injustice a parcouru les rangs : celui d’un peuple qui se sent une fois de plus dépossédé de son destin.

Le retour sur cette place n’est pas anodin. Beaucoup y voient le signe d’une nouvelle étape de la contestation, née du sentiment que la nomination du chef du gouvernement marque le retour déguisé de l’ancien régime et de ses soutiens économiques. Ceux qui espéraient une rupture avec les pratiques d’hier découvrent, amers, une continuité du pouvoir, où la logique des affaires semble l’avoir emporté sur la volonté populaire. Cette déception a trouvé son écho dans le discours du général Bernardin Rafidison, figure respectée de l’armée, qui a choisi de se rendre sur la place pour exprimer son indignation et annoncer sa détermination à agir.

Devant la foule compacte, le général a dénoncé la trahison des promesses faites au peuple. Il a évoqué un plan de réforme en faveur des plus démunis, désormais piétiné par ceux qui, selon lui, ont préféré se soumettre à l’argent et à l’hypocrisie. Son ton ferme, presque grave, a réveillé les consciences. Il a rappelé que la justice et la vérité sont les fondations d’une nation libre, et qu’aucune prière, aucune apparence pieuse, ne peut remplacer l’honnêteté envers le peuple. Son passage fut bref, mais suffisant pour rallumer la flamme d’un engagement que beaucoup croyaient éteint.

Ce retour sur la place publique n’est pas un hasard. D’après plusieurs sources concordantes, les tensions nées de cette nomination controversée agitent désormais les casernes. La frustration est profonde : nombre de citoyens estiment que le gouvernement reste dominé par les mêmes cercles économiques qui, depuis des années, confisquent les leviers de décision au détriment de l’intérêt national.

Des discussions auraient eu lieu entre officiers avant l’accession au pouvoir du colonel Michaël Randrianirina, évoquant la nécessité pour l’armée de soutenir le peuple face à ce qu’ils considèrent comme une dérive du pouvoir.

Le général Bernardin Rafidison, directeur de l’École de l’État-Major, aurait été désigné par ses pairs pour prendre le pouvoir mais la décision finale aurait été prise pour le donner au colonel Michaël Randrianirina du CAPSAT. Mais la tournure qu’a prise les événements après la nomination du Premier ministre proposé par les députés aurait largement déçu des militaires qui réclament aujourd’hui le véritable changement.

Cette effervescence traduit une cassure plus profonde : entre ceux qui acceptent la continuité d’un système jugé corrompu et ceux qui croient encore à la possibilité d’un changement réel. Sur la place du 13 Mai, la foule semble avoir choisi son camp. Le retour des uniformes et la parole retrouvée d’un général prêt à « agir » donnent à la mobilisation un parfum de basculement historique.

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5 commentaires

Vos commentaires

  • 23 octobre à 10:28 | Isandra (#7070)

    « Le général Bernardin Rafidison, directeur de l’École de l’État-Major, aurait été désigné par ses pairs pour prendre le pouvoir mais la décision finale aurait été prise pour le donner au colonel Michaël Randrianirina du CAPSAT. »

    Donc, la CAPSAtisation avait commencé auprès de l’armée.

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    • 23 octobre à 12:06 | I MATORIANDRO (#6033) répond à Isandra

      Tsy mila maramila foza !!!

      Anjaran’lisany ndray zao no soso-po.

      Tsapao ny herin’lisany.

      Akapohy @ vato ny loha.

      Ndehana misitrika anaty kesika ndray aloh.

  • 23 octobre à 10:30 | rakotobe (#7825)

    WARNING :

    Les canard, tordus du pouvoir orange et autres taupes s’accrochent , ne lâchent pas l’affaire selon leurs méthodes habituelles éxécrables connues.

    Mais pourquoi ces mafieux qui ont conduit Madagascar dans un sinistre ètat , ne réglent-ils pas leur compte entre eux déjà et faire leur méa-culpa, comme l"ont déjá fait certains ( moins arrogants ) d’entre eux

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  • 23 octobre à 11:05 | canal baobab 13 (#11848)

    Le destin des pauvres malgaches et intimement lié à celui des...français fin de race qui sont les prochaines victimes de ce nouvel ordre qui se met en place exactement à Madagascar ..je decolle pour la réunion après 4 mois de taf acharné le 2 ou 3 (4)novembre 95 j apprend a la télé dans une baignoire d hostel que le rova brûle...et en avril après ma saison de ski quand je débarque à ivato et que je vois ma merinos avec le badge « douanes » alors qu elle sait que je déteste ça....je garde le reste dans ma tête des gens m avaient prévenu mais à 30 ans on analyse pas bien les situations je ne croyais pas à ce retour en arrière avec deba...qui donne le monopole à la cogema caisse noire du parti socialiste remet en place les laissé passer bref y a que les secteurs comme les bars à teups PMU
    Bref le cac 40 qui n a plus rien de Francais qui s’y retrouve pour moa la mafia affranchie des trésors et tribunaux...bref patriotes français et malagases même combat

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  • 23 octobre à 12:08 | Jipo (#4988)

    Il n’ y a donc pas que dans les partis politiques, qu’ il y a rivalité, jalousie et coups bas ?
    Quelle mentalité !
    le « moi aussi je veux en croquer » risque de décrédibiliser cette « révolte » qui au départ se voulait libératrice ?
    Il faut que ces militaires acceptent ce qui a été consensuellement choisi et que les « brebis galeuses » soient renvoyées à leur office faute de caserne .
    Le respect de la hierachie et ses décisions ne se discutent pas mais s’ exécute !
    Tous refus d’ obtempérer (voir mutinerie) relève de sanctions .
    Compatir avec leurs compatriotes est une chose, vouloir les « gouverner » (ce qui n’ est pas la vocation ni raison d’ être) en est une autre .
    La discipline et le respect de l’ observation des ordres sont ses 2 mamelles, ceux à qui cela ne convient pas ne sont pas à leur place et doivent démissionner . / !

    Répondre

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