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HS : DICTATURE
Madagascar : trois journalistes menacés par les autorités après avoir couvert des sujets sensibles
En l’espace de deux semaines, deux correspondantes de médias internationaux et un journaliste d’un média malgache ont été menacés et intimidés par les autorités malgaches. Reporters sans frontières (RSF) dénonce ces pressions visant à réduire au silence les voix qui remettent en cause leur communication officielle.
À Madagascar, contredire les autorités peut être source d’ennuis. Les correspondantes de RFI Pauline Le Troquier et de TV5 Monde Gaëlle Borgia, en font les frais depuis mi-juillet, après la publication de leur enquête sur les analyses effectuées pour expliquer le drame d’Ambohimalaza, une affaire d’intoxication qui a conduit à la mort de 32 personnes présentes à un buffet d’anniversaire. Une investigation qui remet en cause les déclarations du gouvernement malgache sur le sujet.
Dans un courrier, comportant une demande de droit de réponse, envoyé à la direction de TV5 Monde le 28 juillet et consulté par RSF, le ministère de la Communication malgache a proféré des menaces de poursuites judiciaires à peine voilées. Le gouvernement estime que les reportages de Gaëlle Borgia constituent un “délit de presse prévu par l’article 30” de la loi sur la communication et entend prendre des mesures visant à mettre fin à ces “troubles à l’ordre public”, en citant l’article 91 du Code pénal. Le remplacement immédiat de la journaliste a également été demandé. Selon les informations de RSF, la direction de RFI a également reçu un courrier, comportant les mêmes menaces de poursuites judiciaires ainsi que la demande de remplacement de sa correspondante, Pauline Le Troquier.
Une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux a également eu lieu dans les jours suivant les révélations. Une diplomate de l’ambassade de Madagascar à Pékin et une sénatrice – qui a été ministre de la Communication et aussi journaliste – ont vivement critiqué l’enquête des deux journalistes et mis en doute leurs compétences. En coulisses, un conseiller à la présidence a également invoqué ce qu’il considère comme du non-professionnalisme de la correspondante de RFI. Lors d’une interview accordée à la télévision nationale TVM le 24 juillet, le président malgache Andry Rajoelina lui-même a estimé, sans les nommer, que Pauline Le Troquier et Gaëlle Borgia “n’étaient plus des journalistes”, en s’interrogeant sur leur “agenda politique”.
“Les attaques subies par ces deux journalistes récemment intimidées ne sont que le dernier exemple en date des difficultés rencontrées par la presse locale et internationale à Madagascar. Les autorités ont pris la mauvaise habitude de privilégier les actes d’intimidation à la transparence quand il s’agit de sujets sensibles. RSF condamne ces pressions visant des journalistes professionnels qui n’ont fait que leur travail en révélant les incohérences des enquêtes et de la communication des autorités malgaches sur des affaires sensibles.”
Sadibou Marong