Au total, 1 490 maisons sont actuellement menacées sur la colline de Manjakamiadana, versant ouest et est de la colline, selon les données communiquées par le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC). Cette situation concerne plusieurs quartiers situés sur les hauteurs d’Antananarivo, où les risques d’éboulement et de glissement de terrain se sont fortement accentués avec les conditions météorologiques actuelles.
Les secteurs les plus exposés sont Ankadilàlana, Ambohipotsy, Faliarivo Ambanidia, Ankazotokana Ambony, Andafiavaratra et Ambohitsiroavana. Le BNGRC précise que 130 habitations à Ankadilàlana, 170 à Ambohipotsy et 110 à Faliarivo Ambanidia sont classées à haut risque. À ces chiffres s’ajoutent 320 maisons réparties entre Ankazotokana Ambony, Andafiavaratra et Ambohitsiroavana, ainsi que de nombreuses autres constructions déjà fragilisées par l’érosion et l’humidité.
Mais d’autres quartiers, situés dans les hauteurs comme à Avaratr’Ankatso et Ambohidempona, seraient potentiellement concernés par les risques de glissements de terrain.
Au-delà des habitations, le danger provient également de formations rocheuses instables situées en amont. Le BNGRC a identifié une vingtaine de rochers de grande taille, pesant plusieurs tonnes, présentant des fissures visibles. Placés en hauteur, ces blocs représentent une menace directe pour les zones habitées en contrebas. Les pluies persistantes et les orages enregistrés ces derniers jours augmentent considérablement le risque de chute. Les spécialistes estiment qu’un phénomène soudain, tel qu’un impact de foudre, pourrait suffire à déclencher leur effondrement.
Pour le Dr Lalah Andriamirado, conseiller technique auprès du BNGRC, la situation doit être considérée comme un danger permanent. Il souligne que les précipitations continues fragilisent les sols et favorisent les glissements, rendant l’environnement particulièrement instable. À ces risques naturels s’ajoute l’état de certaines maisons et de plusieurs murs de soutènement, dont la structure montre des signes de faiblesse susceptibles de provoquer des effondrements.
Face à l’urgence, une réunion de coordination s’est tenue sous l’autorité du préfet de police d’Antananarivo. Les autorités ont décidé de renforcer les actions de sensibilisation à destination des habitants vivant dans les zones classées rouges, à travers le lancement des drones sonores. L’objectif est de les inciter à quitter les lieux avant qu’un drame ne survienne. Les chefs de secteur ainsi que les équipes locales de secours seront mobilisés pour appuyer ces démarches sur le terrain.
La colline de Manjakamiadana porte encore les traces de drames passés. En 2018 et 2019, des éboulements de rochers, des glissements de terrain et l’effondrement de constructions avaient causé plusieurs décès. Malgré l’installation récurrente de drapeaux rouges à chaque saison des pluies et les consignes d’évacuation répétées, de nombreuses familles sont restées sur place. La Préfecture, le BNGRC et la Commune urbaine d’Antananarivo affirment désormais leur volonté de renforcer les mesures pour sécuriser durablement la zone.
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Vos commentaires
De prime abord, il faudra préciser en écrivant de manière spécifique : Colline du Rova d’Antananarivo. Manjakamiadana n’est que le palais à l’intérieur du Rova.
Par ailleurs, afin de limiter un tant soit peu l’étendue du danger qui plane pour les populations qui vivent en aval, il est opportun maintenant de réfléchir et d’envisager le démantèlement total du Colisée se trouvant dans l’enceinte du Rova, étant donné la pression exercée par le poids de la structure sur la structure rocheuse fissurée tenant lieu de substratum en profondeur de l’ovrage inutile et insignifiant et desacralisant pour ce haut lieu historique temoin et vestiges de l’histoire et traditions de l’Ankibon’Imerina .
Et surtout, arrêter définitivement les remblayages de terrain dans la plaine de Betsimitatatra, des actes irresponsables qui limitent le mouvement d’infiltration en profondeur de l’eau pendant la saison pluvieuse.
Depuis Andriamasinavalona jusqu’à Nampoina Ombalahibemaso, le respect et préservation de la vocation sociale et culturelle du milieu et de son environnement immédiat dans la limite des bassins versants ont toujours été une priorité absolue...
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Bonjour Vohitra.
Votre analyse est limpide et cohérente. Qu’est-ce qu’on attend pour délivrer la colline royale des vestiges du faux Néron ? La population a bien sauvé les trésors de Manjakamiadana à mains nues.
En 1975, les canaux d’acheminement des eaux des rizières des « bas quartiers » étaient encore entretenus. Comme à tous les niveaux, chacun se permet de remblayer, maintenant on est dans la gadoue ou pire. Réhabiliter ces canaux donneraient du travail aux populations.
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Bonjour kelyfadada,
Nommer un Chef de parti politique comme ministre en charge de la « Culture » est déjà à mon avis un acte déplacé...
Un socio-anthropologue neutre et bien au fait des réalités historiques et ayant un penchant avoué pour la préservation des richesses culturelles de notre pays est un des critères pour celui ou celle qui devrait occuper ce poste.
Surtout après les désolations laissées par la dame inculte sur le plan culturel avec la dystopie qu’elle a...
Réhabiliter ces canaux donnerait ...
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