Ancien vice-Premier ministre durant la première partie du régime Ravalomanana et ex-directeur de cabinet de présidence de la Haute autorité de la Transition d’Andry Rajoelina, Zaza Ramandimbiarison réagit sur la situation socio-politique et économique nationale actuelle. Dans un livret en version électronique intitulé « Madagascar, une nation à bâtir » (en pièce jointe), il énumère les gros problèmes du pays et en propose un programme qui résulte d’une étude faite sur « l’analyse du passé, de nos forces et de nos faiblesses ». Mais contrairement aux politiciens qui misent sur le pouvoir, le technocrate qu’il est mise également sur le développement sous tous les angles : économique, sociale, spirituelle, psychologique et culturelle.
Zaza Ramandimbiarison constate que « Plus de cinquante ans après l’indépendance, Madagascar qui était reconnue comme une « Terre de contrastes » est en train de se débattre pour sortir d’un cycle infernal de troubles politiques périodiques ». Pour lui, la perversion de la diversité par des groupes sans scrupules, pour des raisons sordides d’intérêts bassement matérialistes, politiques et économiques en est cause. « La diversité ethnique devient un berceau de frustrations, d’agressivités, de haines, de violences entre malgache et par conséquent, génératrice de pauvreté et de déchéance pour le peuple », ajoute-t-il.
« Nous ne nous connaissons pas, nous ne nous comprenons pas entre nous »
Concernant la politique, elle « n’a pas dépassé l’indentification de l’Etat au pouvoir d’une coalition ethnique », analyse-t-il. « Lorsque le régime politique ne parvient pas à créer une identité nationale susceptible d’épouser les contours de l’Etat, les opportunistes séparatistes s’insinuent pour créer l’instabilité », constate cet ancien ministre des Travaux publics. Ainsi, l’Etat s’effondre-t-il faute de légitimité politique et cette déliquescence est génératrice de crise de souveraineté. « Ne nous trompons pas d’ennemis. Nous sommes convaincus que notre avenir passe par une entente nationale en bâtissant ensemble notre nation avec son identité ».
Pour Zaza Ramandimbiarison, la situation actuelle démontre que « nous ne nous connaissons pas et nous ne nous comprenons pas entre nous ; nous ignorons l’histoire de nos origines ; nous ne sommes pas vraiment conscients de nos richesses naturelles et humaines actuelles et ponctuelles ». Mais pour s’en sortir, il n’y a pas 36 solutions : il faut faire l’inventaire de nos ressources, régler nos différends dus aux préjugés hérités du passé et entretenus à des fins politiques. Il lance alors qu’il est temps que toutes les bonnes volontés rassemblent ce qui est épars et surtout, qu’il est également temps pour nous de communiquer, nous rencontrer, dialoguer réellement pour bâtir ensemble une Nation capable de relever les défis du nouveau millénaire et de la mondialisation.
Il n’y aura pas de miracle en trois mois
« L’analyse sans complaisance du système actuel permet de relever une faiblesse de la gouvernance et l’absence d’un gouvernement efficace », constate notre interlocuteur dans son livret. Malheureusement, « cette situation renforce l’inégalité et l’injustice, les deux causes fondamentales de l’insécurité et l’instabilité socio-politique ». Ainsi, Madagascar est-il devenu l’un des pays les plus pauvres au monde. Son développement a été entravé par des crises politiques à répétition, se produisant tous les dix ans en moyenne depuis l’indépendance. « La crise survenue à un changement de régime anticonstitutionnel en 2009, a duré plus de cinq ans, laissant dans un état de délabrement et conduisant à une forte hausse de pauvreté », regrette-t-il.
Pour ce qui est alors du renversement du régime à travers une manifestation dans la rue à seulement quelques mois de la fin du mandat du président de la République, il estime que ce n’est pas évident. « Même s’il quitte le pouvoir, personne ne saura faire un miracle en trois mois », nous explique-t-il.
Zaza Ramandimbiarison n’est pas allé par quatre chemins pour dire que « les causes profondes de la pauvreté sont marquées par la mauvaise gouvernance au niveau régionale, notamment la corruption, la centralisation excessive des centres de décision, le déséquilibre des pouvoirs, l’absence de système de contrôle et de redevabilité, la politisation à outrance de l’administration publique, la faiblesse de la participation citoyenne, la faiblesse des institutions publiques ainsi que les mauvais choix en matière de politiques socio-économiques ».
« Il faut mettre en place une politique du changement »
« Pour avancer ensemble dans la même direction, nous devons avoir les mêmes bases de compréhension de l’interprétation de la réalité et de l’économie de développement pour fonder correctement notre nation », suggère-t-il. Le développement économique ne se fera pourtant pas ressentir que lorsqu’il y a transformation positive des conditions de vie à la fois d’une communauté et de chacun de ses membres. Pour que Madagascar devienne un pays émergent, « il lui faut définir et mettre en place une politique du changement », propose le technocrate.
En dix points, il propose ainsi les « valeurs que nous devrons partager et entretenir pour s’assurer un avenir paisible et meilleurs pour toutes les génération ». Mais par rapport au contexte actuel, « le renforcement du processus démocratique et la mise en place d’un gouvernement juste représentatif de la population et irréprochable, des institutions indépendantes, fortes et efficaces, le respect des libertés individuelles et politiques, à la liberté d’information et d’opinion à ce que chaque citoyen prenne part aux décisions prises par notre pays et à l’établissement d’un système électoral fiable, équitable, opérationnel et immuable » semble être primordial.
Consensus national
Il y évoque, entre autres, la nécessité de reconstruire Madagascar en une nation unie, l’obligation d’œuvrer pour une société juste, libre et ouverte et la défense de la liberté, la dignité et le bien-être de chaque malgache ; la nécessité de redonner le pouvoir aux citoyens et de décentraliser effectivement le pouvoir pour favoriser l’implication de chacun afin d’avoir une représentation équitable des régions dans les instances du pouvoir. Il faut également que nous rejetons sans ambiguïté toute discrimination et tous les préjugés fondés sur l’ethnie, la couleur, la religion, l’âge, le handicap et le sexe. Tout le monde doit également accepter sa responsabilité pour la justice et la liberté de toute l’humanité…
« Je suis convaincu que la mise en œuvre d’un tel programme suivant un consensus national permettra d’améliorer significativement la vie de chaque malgache », lance-t-il. « Pour y parvenir, il faut une compréhension commune de la définition du développement pour nous tous et du contexte socio-politique national et international dans lequel nous vivons actuellement. Il faut aussi que nous créons un climat dans lequel chaque citoyen puisse poursuivre ses activités quotidiennes sereinement et avoir le sentiment qu’il vaut la peine d’investir dans l’avenir tout en respectant des valeurs que nous devons respecter, vivre, et partager quotidiennement »
Recueillis par Vavah Rakotoarivonjy
Vos commentaires
Voila quelqu’un de raisonnable !
Un exemple et des idées a suivre !
Après avoir mangé à tous les râteliers, il prend la plume du moraliste, étonnant, non ?…..
Voir, plutôt cette analyse qui semble celle du quotidien et non pas celle des coulisses d’arrière-cuisine du pouvoir, que nous propose ce, fraîchement, repenti !…..
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/28/crise-a-madagascar-les-politiciens-utilisent-la-pauvrete-pour-manipuler-les-foules_5306010_3212.html
Kartell
Bonjour
Il n’y a pas que les politiciens qui profitent la pauvreté : https://mobile.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/12/pere-pedro-l-extreme-pauvrete-est-une-prison
Il y en a qui vont sortir ses griffes,
mais il faut dire les choses, ce Monsieur a montré à maintes reprises son soutien au DJ, et d’un,
et de deux, que ce Monsieur sache qu’il ne pourra pas continuer éternellement à faire de la publicité de la pauvreté, pour pouvoir quémander à gauche et à droite au nom de la plus haute marque de « PAUVRETÉ « malgache. Ce à ce point là qui cloche à son projet car depuis au moins 30 ans qu’il bosse sur le style « pauvreté madagascar » son village d’ Andralanitra reste continuellement pauvre, trouvez l’erreur.
Revenons à Mr Zazà : oh que des beaux mots, que des belles phrasés.
Mr Zazà, avouez vous voulez être PM ? il n’y a pas de mal à ça. Mais arrêtez de tergiverser, sinon préparez vous à l’election présidentielle, ratissez large. Sachez quand même que vous aurez devant vous des grosses pointures présidentiables.
Kartell
Bonjour
Il n’y a pas que les politiciens qui profitent la pauvreté :
https://happyinafrica.com/societe/pere-pedro-lextreme-pauvrete-prison-tue-lame-corps
Il y en a qui vont sortir ses griffes,
mais il faut dire les choses, ce Monsieur a montré à maintes reprises son soutien au DJ, et d’un,
et de deux, que ce Monsieur sache qu’il ne pourra pas continuer éternellement à faire de la publicité de la pauvreté, pour pouvoir quémander à gauche et à droite au nom de la plus haute marque de « PAUVRETÉ « malgache. Ce à ce point là qui cloche à son projet car depuis au moins 30 ans qu’il bosse sur le style « pauvreté madagascar » son village d’ Andralanitra reste continuellement pauvre, trouvez l’erreur.
Revenons à Mr Zazà : oh que des beaux mots, que des belles phrasés.
Mr Zazà, avouez vous voulez être PM ? il n’y a pas de mal à ça. Mais arrêtez de tergiverser, sinon préparez vous à l’election présidentielle, ratissez large. Sachez quand même que vous aurez devant vous des grosses pointures présidentiables.
@ saricine
Oh !, que oui, la pauvreté reste un fonds de commerce inépuisable, a-t-on, déjà, observé un prédateur tuer, sa poule aux oeufs d’or ?….
Le dire ainsi, pourrait choquer, mais, il faut être réaliste, quitte à être provocateur, mais cette pauvreté, grandissante, engraisse et « obésite » un cercle de plus en plus arrogeant, mais qui, joue, aujourd’hui, le jeu dangereux de l’urgentiste, histoire de changer de discours, mais, pas de méthode, on ne change pas un système gagnant !….
C’est manifestement, la curée, avec ou sans bénédiction, cela ne change pas le problème puisque ce sont toujours les mêmes qui sont à la manoeuvre et qui comptent, bien s’y accrocher !….
Lorsqu’on a fait le recto/verso de la ploutocratie, on a du mal à croire à la reconversion de l’intéressé, visiblement, il se cherche une nouvelle virginité, mais, elle ne serait être qu’intentionnelle, la rechute n’est une question de temps et surtout d’opportunité, dans six mois, peut-être ?…..
’Mise en oeuvre d’un tel programme suivant un consensus national ... et pour y parvenir : une compréhension commune de la définition du développement ...’
Je lui souhaite bien du plaisir à Zaza
Car pour faire ’pénétrer’ dans la masse sa ’philosophie’ des choses ... ???
Eh oui , ceci me ramène un peu ’en arrière’ , du temps de Herizo , patron incintesté du parti Leader Fanilo
Un programme pour ’développer’ Madagasikara , aussi ’raisonnable’ que celui de Zaza , fut ’distribué’
aux malagasy .. est ce que ceux ci ont bien reçu le’message’ ??
Et poutant ce ne sont pas les intellectuels qui manquent chez nous , seulement : CEUX CI n’ont jamais pu expliquer aux malagasy les bienfaits de leur programme
En fait ce qui manque chez nous : c’est un interface sachant ’traduire’ dans une langue COMPREHENSIBLE par la masse ce MOT DEVELOPPEMENT
merci d’avoir dit et ecrit,ce que je pense depuis longtemps,tant que le peuple malgache ne se levera pas,rien ne changera et vous aurez a perpetuité des incapables,ignares et parfois imbeciles pour vous diriger.
bon courage a ceux qui voudrons se lever !!!
Si Behantra le pro Ra8 souhaite du plaisir à ZAZA le ...heu...le multi retourneur de veste « mécépacafote »...
Alors prions tous ensemble mes frères...
Combien d’ancien tim au HVM ou au MAPAR aujourd’hui ?
un détail de l’histoire malgacho malagasy ?
un de plus ?
Alors que le sang pourrait couler à la moindre étincelle..
un intellectuel assis va moins loin qu’un révolutionnaire manipulateur du clavier..
HEIN ?
:)