Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a rendu publique une décision d’interdiction de sortie du territoire (IST) touchant plusieurs hauts responsables de l’ancien pouvoir. Signée par la ministre Hanitra Volonjara Tiarav Andriamanasaka, cette mesure est datée du 31 octobre 2025.
Au total, une trentaine de personnes, dont tous les anciens ministres, hauts fonctionnaires et anciens cadre de la Présidence figurent sur la liste annexée à la décision ministérielle.
Parmi les plus connues figurent, Rinah Rakotomanga, ancienne conseillère du chef de l’État, Lova Ranoromaro, ex-directrice des affaires internationales et porte-parole de la présidence, Rojoniaina Andriamaholy, membre de la Haute Cour constitutionnelle, son conjoint Dina Andriamaholy, ancien secrétaire général adjoint de la Présidence, Ernest Zafivanona Lainkana, directeur général des Douanes, Germain, directeur général des Impôts. Les ministres du dernier gouvernement de Christian Ntsay, le géneral Monja Sahivelo, ancien ministre de la Défense nationale ; le général Andry Rakotondrazaka, ex-ministre de la Gendarmerie nationale ; Rasata Rafaravavitafika, ancienne cheffe de la diplomatie malgache, ainsi que Marie Michelle Sahondrarimalala, ex-ministre de l’Éducation nationale, Naina Andriantsitohaina, ex-ministre de l’aménagement du territoire, l’ancienne ministre des finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. Cette dernière qui a déjà quitté le territoire n’a pas assisté au passation de pouvoir avec son successeur. Selon le secrétaire général de ce ministère, elle aurait déjà rejoint ses nouvelles fonctions à Washington.
Officiellement, l’interdiction de sortie de territoire vise à empêcher toute tentative de fuite et à garantir la disponibilité des concernés pour d’éventuelles procédures judiciaires. Cependant, sur le terrain, cette mesure apparaît comme tardive et largement inefficace. En effet, de nombreuses sources concordantes affirment que certains des principaux visés ont déjà quitté le territoire national avant même la publication de la décision.
Cette décision s’apparente à une formalité politique plus qu’à une mesure de fond, destinée à montrer que l’État agit, sans réelle efficacité concrète. Dès sa prise de fonction, Herintsalama Rajaonarivelo a annoncé des audits auprès des ministères dans les trois prochains mois. Il a interdit toute sortie du territoire à tous les hauts responsables de l’administration sauf que l’IST n’est sorti qu’une dizaine de jours plus tard.
Plusieurs observateurs soulignent que ce type de mesure administrative a déjà montré ses limites. Les précédentes IST prononcées à l’encontre de personnalités politiques n’ont pas empêché leur départs à l’étranger, souvent facilités par des réseaux ou des complicités institutionnelles. Cette répétition suscite des interrogations sur la capacité réelle de l’administration à faire appliquer ses propres décisions, notamment dans un contexte politique encore fragile.
Loin de marquer un tournant, cette mesure illustre plutôt les lenteurs administratives et les failles du dispositif de contrôle migratoire.
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Vos commentaires
Comme si on savait pas que la plupart des fugitifs on les trouve à l’étranger : comment sont-ils -sortis ?
Mistere !
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Qu’est-ce qu’il en pense de cette mesure les Houcine Arfa et le Général Ravelonarivo Jean, un ancien premier ministre ?
Deux personnages déjà condamnés dans le temps par la justice Malagasy mais le premier était même emprisonné et le second dans l’attente d’une attestation...et Ils avaient pu faire parler d’eux en quittant le pays et débarquer à l’hexagone...
Ici, de tout temps, les mesures administratives sont faites pour les faibles et les sans dents...
C’est déjà une grande victoire si le pays arrive dorénavant à faire appliquer une IST pour les lingots d’or ou les réserves de change...
Un adage Malagasy disait « lasa ny alika vao manangombato », signifiant l’acte de « cueillir des pierres alors que le chien errant est déjà parti... »
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