Après des semaines de silence et de spéculations, le gouvernement malgache a fini par reconnaître une situation critique liée à une recrudescence du paludisme dans le district d’Ikongo. Trois ministres — celui de la Santé publique, Zely Arivelo Randriamanantany, la ministre de la Communication et de la Culture, ainsi que la ministre de la Population — se sont rendus sur place, affirmant répondre à une mission du président Andry Rajoelina et du Premier ministre Ntsay Christian. Lors de cette descente, les autorités ont confirmé une hausse inquiétante du taux de mortalité et une flambée des cas de paludisme dans plusieurs communes. Mais, de manière surprenante, aucun chiffre officiel sur les décès n’a été fourni, alors que des informations non confirmées faisaient état d’au moins une centaine de morts.
Ce manque de transparence est d’autant plus troublant que la ministre de la Communication, également porte-parole du gouvernement, n’a cessé d’appeler la population à ne faire confiance qu’aux informations officielles. Une injonction paradoxale dans un contexte où ces mêmes informations officielles restent incomplètes. En refusant de publier les chiffres réels des décès, le gouvernement alimente la méfiance et renforce les doutes sur sa capacité à gérer efficacement une urgence sanitaire. Pire encore, les autorités admettent que les premiers cas graves remontent à la fin du mois d’avril, mais ce n’est qu’un mois plus tard qu’une visite ministérielle a eu lieu. Un délai difficile à justifier au vu de la gravité de la situation.
Le ministère de la Santé publique affirme que 1 356 cas de paludisme ont été confirmés dans le district, et qu’un dispositif de “surveillance électronique” a été mis en place avec des équipes locales. Des campagnes de sensibilisation et de distribution de médicaments ont également été lancées à partir du 9 mai. Mais ces mesures, bien qu’indispensables, semblent arriver tardivement, alors que l’épidémie avait déjà fait des ravages. En l’absence d’une communication honnête et complète, les efforts déployés risquent de perdre en crédibilité auprès d’une population déjà éprouvée par la maladie et le manque de soutien réel.
Ce silence sur le bilan humain et la lenteur de la réaction posent une question fondamentale : à quel moment le gouvernement choisira-t-il de faire preuve d’une réelle transparence en matière de santé publique, condition essentielle pour regagner la confiance des citoyens ?
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Vos commentaires
RatZoel veut se débarrasser de sa responsabilité de tous les malheurs, qui ravagent ce pays ! Il ne se jamais senti responsable de tous les drames !
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Même à Antananarivo, capitale de Madagascar, la situation sanitaire est déplorable, dans une région comme Ikongo où la communication terrestre est extrêmement difficile, que peut-on espérer ?
A l’hôpital HJRA qui est supposé le plus grand hôpital de l’île, les coupures d’électricité affectent l’alimentation en oxygène des malades, les familles des malades ont beau se plaindre mais on préfère mettre un groupe de 1 Mégawatt pour faire un show de quelques heures à Ilaniera.
Non loin de cet endroit vous remarquerez que les 9 buildings inaugurés en novembre 2023 restent toujours vides.
On a englouti 70 millions de dollars sur un stade que l’on utilise 3 fois par an.
La population peut crever mais le show a deux balles du clown continuera.
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Mandimbisoa ,
Je ne peux que vous féliciter dans la transparence des informations que vous nous procurez , malgré quelques couacs , auparavant .
Selo l’adage , il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis , par rapport aux comportements scandaleux du pouvoir en place .
Nous ne cesserons jamais de ternir notre rôle de « lanceur d’alerte » , jusqu’à ce que la situation change positivement .
En ce qui concerne l’Editorial , nous tenons à signaler que l’ancien Député Brunelle Razafintsiandraofa a été volontairement « écarté » du pouvoir législatif , car il a osé interpeller le gouvernement sur ses prérogatives Ministérielles , à savoir la construction des routes vers sa circonscription , qui est enclavée , mais surtout sur le massacre de la population d’Ikongo par les forces de l’ordre locales .
Quand au Ministre de la Santé , non seulement il n’a pas instauré le dispositif de veille sanitaire , ce qui est une faute grave , mais il n’a pas jugé nécessaire de déployer rapidement des éléments et du matériel , pour endiguer cette ...épidémie .
Pour le Ministre de la Culture , et porte parole du Gouvernement , étant Originaire de cette Région , et de surcroît , ayant eu des parents qui ont eu un parcours inégalable dans les Média dans les années 70 et 80, elle devrait appliquer au pied de la lettre ,toutes les ficelles du métier .
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Comme on dit « valala misy ny mpilaza mahay ».
Le Palu fait toujours de ravagé à Madagascar, cela n’est pas nouveau, cependant, ce qui rend les choses plus dramatique, ce sont les fakes news que certaines personnes font circuler ici et là.
Ils se permettent de sortir des chiffres alarmant, on ne sait pas d’où viennent,...
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Le « gouvernement » semble beaucoup moins réactif (paludisme en Ikongo), qu’en octobre 2024 (choléra aux Comores) !.
@+
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Il n’y a pas d’or « bloqué » en Ikongo !.
Albatros,
Votre mauvaise foi est plus forte que vous,...
« Des campagnes de sensibilisation et de distribution de médicaments ont également été lancées à partir du 9 mai. »
C’est plutôt, les journalistes qui sont en retard.
L’irresponsabilité gouvernementale est flagrante, les carences de l’État ne peuvent plus être couverte d’une chape de dissimulation, ou détournées par d’autres manipulations.
La communication gouvernementale n’est plus que des salves d’injonctions et insanités...et la minimisation des effectifs des morts.
Ce n’est plus du colmatage de brèche, c’est devenu rien d’autre que le constat de ses propres échecs, répétitifs et flagrants !
Une appréhension est tout à fait légitime dans la situation du présent : et si une tentative de dépopulation est déjà engagée ? Est-ce que les décideurs sont en train de faire une lutte contre les pauvres faute de pouvoir enrayer la pauvreté généralisée sur l’étendue du territoire du pays ?
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ITV,
Ce post nous prouve que vous êtes Ingahindriana de la conspiration.
Le moramora et le tsy maninona (laisser aller) des fonctionnaires ont été créés par ce régime pour tuer les Malagasy pauvres,...
"Dans son intervention, le Pr Zely Randriamanantany assure que “ce n’est pas que l’Etat n’a rien fait, c’est parce que des facteurs extra-médicaux entravent les interventions”. “Certaines personnes continuent de dormir dans les rizières, hors des moustiquaires. D’autres interrompent leur traitement dès qu’ils se sentent mieux ou préfèrent les injections aux comprimés”, raconte-t-il.
Le gouvernement assure que les médicaments sont disponibles, et que les moyens techniques ont été déployés. “Il y a eu intervention dès les premières alertes, nous n’avons pas attendu. Mais il faut aussi que les populations adoptent les comportements adéquats”, conclut le ministre."
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Rappel, en 2006, selon un rapport :
« L’on comptait exactement 1.012.639 cas. Le nombre de cas de paludisme grave, cette même année était de 8.820 et le nombre de décès dus au paludisme, 411. »
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