L’Union africaine (UA) vient de faire un nouveau pas dans le dossier malgache. Dans un communiqué adopté le 20 novembre par son Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’organisation continentale acte une inflexion de ton et de méthode vis-à-vis d’Antananarivo. Un tournant qui tranche avec la ligne dure suivie après la crise institutionnelle déclenchée le 12 octobre dernier, quand Andry Rajoelina a quitté le pays et que la Haute Cour constitutionnelle (HCC) a confié les rênes de l’État au colonel Michael Randrianirina. À l’époque, l’UA avait réagi par des sanctions et une suspension de Madagascar de ses instances officielles, au nom du rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernement.
Cinq semaines plus tard, le ton change et, avec lui, le message politique. Le CPS ne parle plus de « coup d’État militaire » ni de « changement anticonstitutionnel ». Il évoque désormais les « Autorités malgaches », un glissement sémantique lourd de sens diplomatique. Autrement dit : l’UA reconnaît de facto un interlocuteur, et ouvre la porte à une sortie de crise négociée plutôt qu’à un bras de fer.
Le contenu du communiqué confirme cette réorientation. Le CPS appelle à traiter « de manière globale » les causes structurelles profondes de l’instabilité malgache. L’accent n’est plus mis sur l’exigence d’un retour « rapide et total » à l’ordre constitutionnel, mais sur la construction d’une transition crédible. L’UA prend acte de la fin du précédent régime et mise sur une feuille de route inclusive, assortie d’objectifs clairs et d’un calendrier précis, que les autorités devront soumettre sans tarder.
Signe supplémentaire d’apaisement : l’UA renonce à l’isolement politique qui faisait partie de l’arsenal de sanctions. Dans un revirement rarement aussi explicite, le CPS invite au contraire les États membres, les partenaires internationaux et la communauté internationale à maintenir leur soutien à Madagascar, notamment par la mobilisation de ressources financières. Le CPS va plus loin en demandant à la Commission de l’UA d’intégrer Madagascar parmi les pays éligibles à la Facilité africaine de soutien aux transitions inclusives (FASTI), un programme appuyé techniquement et financièrement par le PNUD pour accompagner les Etats en transition.
Ce réchauffement reste toutefois conditionnel. La suspension de Madagascar des réunions des organes officiels de l’UA demeure en place. Pour l’organisation panafricaine, il s’agit d’une pression politique destinée à accélérer la présentation d’une feuille de route consensuelle et à clarifier les besoins d’appui technique, politique et financier, y compris pour répondre aux revendications sociales et aux attentes de la jeunesse.
Le gouvernement malgache, dans un communiqué daté du 30 novembre, dit accueillir avec satisfaction cette « approche plus constructive » et la reconnaissance des efforts des autorités pour stabiliser le pays et avancer dans la refondation nationale. Antananarivo souligne la solidarité réaffirmée de l’UA envers la souveraineté malgache et salue la volonté affichée d’un appui renforcé. Mais le ministère des Affaires étrangères ne cache pas ses regrets face au maintien de la suspension, estimant qu’un accompagnement optimal ne peut se déployer sous régime de sanctions.
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Vos commentaires
Beaucoup ont pu être surpris de voir une auto-promotion, aussi, spontanée d’un colonel à la tête de l’état, décapité,après le sauve-qui-peut, d’un fuyard, sans foi, ni loi…
La réalité semble être loin de tout ça et l’on peut, effectivement, se demander si cet empressement, à combler un vide, ne serait pas, tout simplement, le fruit d’une situation, anticipée, par des militaires, les seuls, à avoir pu, mesurer la panique s’emparer d’un président, fort en gueule, mais, courage, fuyons !..
Bref, les seuls à avoir tenu, le haut du pavé, ont été, eux, en disposant de tous les atouts pour organiser une transition, programmée, après consultations, corporatives, de coulisse dans un copié/collé, bien rodé !..
Ils ont dû, simplement, assister en témoins, exclusifs, à une situation, inédite, qu’ils subissaient pour surfer, ensuite, sur une spontanéité, trop, empressée pour être aussi naturelle qu’un aliment, ultra transformé !..
Cela leur a permis de ne pas inquiéter la communauté internationale en donnant à la génération Z, le sentiment, furtif, d’avoir été comprise !..
Petit à petit, on s’aperçoit que ce scénario, du fait accompli, s’effrite chaque jour davantage en voyant les premiers ralliements à leur cause, sont, souvent, ceux qui avaient eu des accointances, plus ou moins, affirmées, avec l’ancien régime.
Quand à la génération Z, elle n’aura assumé qu’une fonction, Kleenex : que l’on jette, après, utilisation !..
Un certain nombre de projets bling-bling ne paraissent, à priori, guère remis en question, ce qui semblerait démontrer que ce ne serait pas la démesure, ni, l’inutilité des prioritaires de l’ex qui auront été le déclencheur de son départ, express…
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Sa vision, autocratique, des événements,(en mode de février 2009 ?), voir l’existence de sa double nationalité qui aura offert, ainsi, à la transition, la belle humiliation de lui retirer sa nationalité de naissance, manu militari, évidement, en scellant sa chute dans une fuite, rocambolesque !....
Tandis que la tournée des chancelleries à l’international reste prioritaire, afin de pouvoir envisager un redémarrage économique du pays pour assumer les lourdes tâches de remises sur les rails, de pans, entiers, d’un quotidien devenu ingérable, par manque d’argent et surtout, en présence d’infrastructures, existantes, datant de plus d’un demi-siècle !..
Une transition n’aura de sens que si cette période de mutation devient un véritable trait d’union entre un ancien pouvoir, bling-bling et une remise à plat, effective, des choses, en ayant comme seule finalité, une élection, annoncée, ambitieusement, démocratique !…
Les premiers échos n’engagent guère à cet optimisme, d’avenir, d’autant que tout ce remue-ménage s’opérera à l’intérieur, même, d’un microcosme, où prendre une revanche, sur un passé, récent, anime et motive, forcément, ce petit monde de privilégiés, dans un tourner manège, sans grande surprise !..
D’autant plus, qu’un certain nombre d’états partenaires, traditionnels aspirent à soutenir, plus, pour des questions, géopolitiques, que pour sortir le pays, de sa gangue de pauvreté et de corruption, dans un but, précis de conserver leurs prérogatives, en peau de chagrin pour certains, en devenir, pour d’autres..
Désormais, un certain nombre d’éléments, guère, encourageants refont surface faisant courir le risque de s’acheminer, progressivement, vers la forme, endémique, classique, d’une ième rénovation en faisant avec du neuf, du vieux, autrement, dit, pratiquer le changement dans la continuité !..
La « bête » change de position et langage à partir du moment que ses propriétaires responsables de sa domestication commencent à manifester de la satisfaction face à la tournure du contexte dans le pays...
La continuité de l’Etat est effective, la continuité des démarches et approches adoptées et pratiquées par l’ancien régime du Calife en fuite, le pays a changé tout simplement de « contenant » tout en gardant le « contenu »...
Il n« y a pas d’austérité budgétaire alors que la dette publique ne fait que croître, les crises de l’énergie sont de plus en plus pressantes et cruciales, la période de soudure est déjà en place avec les cohortes de difficultés qui l’accompagne sans qu’il y ait de de mesures d’atténuation prévues, le rythme de nomination et d’abrogation de responsabilites politiques tourne à merveille sans qu’il y ait de capacités emergentes issues de la révolte populaire aptes à changer la manière de gouverner, la mainmise de l’armée dans le fonctionnement des institutions de la République des »colonels" est en marche...
C’est pas étonnant si l’Union Africaine change de ton étant donné que la pretendue communauté internationale a réussi à stabiliser le pays dans le sens des intérêts des membres influents de cette structure kleptocratique, une stabilisation assurée par le désir et volonté des dirigeants Malagasy à respecter et veiller à la « reconnaissance internationale dans le cadre constitutionnel »...
Toutes les machines de contrôle et de domination sont6en place et restent fonctionnelles, on a fait la comédie de chasser un Calife citoyen français et on a vite fait de nommer un conducteur de chantier encore un autre citoyen français amenant dans les travaux beaucoup de « gaulois bien introduits dans les loges et interstices de l’autorité publique usurpée... ».
Pas plus tard qu’il y a une semaine déjà, la République des « colonels » avait honoré la quote part de la contribution du pays au sein du FMI lui permettant de disposer de 0,08 % de voix dans les instances décisionnelles du fonds, et dans la continuité du régime du calife fuyard qui avait doublé notre contribution à hauteur de 254 millions de DTS..
Et on n’hésite plus à prêter serment sur la Constitution tout en maintenant la pratique de non respect de la constitution comme son illustre prédécesseur, à titre d’illustrations, la nomination politique des chefs de Région à faire d’ici peu ou bien la concentration des prises de décisions dans le centre de gravité du pouvoir...
Et enfin, une refondation de la République qui n’a ni cadrage conceptuel ni balises de démarches politiques ni vision d’objectifs stratégiques...faute d’acte fondamental pour la transition ainsi qu’une feuille de route spécifiant ses trajectoires méthodologiques...
L’Union Africaine ne pourra que s’en féliciter, les colonels ont même fait mieux que le Calife fugitif dans la mesure où ils n’ont pas besoin de directives pour s’engouffrer dans la nasse...ils le font sans contrainte et peut être... Sans scrupules...
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