Articles écrits par « Patrick A. »
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La capacité d'Andry Rajoelina à se lancer dans des batailles ingagnables pourrait presque passer pour héroïque, si elle n'entraînait pas dans son aventure personnelle tout un peuple à qui on n'a pas donné l'occasion de donner son avis depuis belle lurette. L'Histoire (avec un grand H) finit toujours par distinguer héros et barjots (et en l'espèce, Andry Rajoelina fait davantage penser à un tenant du plaisir solitaire qu'à Frigide).
Communauté internationale
Vendredi, Ambohitsorohitra (…)
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La CES a décidé de ne plus rien décider par rapport à sa « boulette » du 3 mai 2013. Selon sa sensibilité, chacun s'en désolera ou s'en félicitera, mais il faut bien reconnaître qu'en décidant de rejeter les demandes de réexamen de la liste des candidats aux présidentielles sur la base du fait que les textes stipulent que « les arrêts, avis et décisions de la Cour de céans ne sont susceptibles d’aucune voie de recours », la CES n'a fait que prendre une décision technique, ce qui nous change (…)
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Nous voici donc en quelque sorte confronté aux rudes contraintes du journalisme (très) sportif. À la radio ou dans un journal, on arrive encore à décrire un combat de boxe en utilisant des termes techniques comme uppercut, crochet du droit… Mais une mêlée ouverte de rugby ? D'un point de vue journalistique, on ne peut pas vraiment la décrire, l'on se contente de dire qui y participe, quel camp progresse et quel demi de mêlée récupère la balle.
Et pourtant, la mêlée de rugby reste encore (…)
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Retrait des candidatures
Invité ce vendredi par nos collègues de TV Plus, Andry Rajoelina a éludé les questions sur sa démission. « Là n'est pas le problème, le problème c'est : est-il possible d'aller vers des élections dans de bonnes conditions ? ». Et le président de la transition de remettre en avant son ancienne proposition de maintenir la date du 24 juillet, mais pour les élections législatives.
La Cour électorale spéciale (CES) a quant à elle annoncé que son greffe recevrait les démissions des candidats (…)
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Qui a dit : « Depuis 2009, j’ai proposé une solution, pour ne pas être candidat, lors de la réunion avec l’Union européenne à Madagascar. Et c’était le cas, dernièrement, lors de la réunion aux Seychelles, avec le président Jacob Zuma et le président Michel des Seychelles. Aujourd’hui, je voulais prouver qu’il y a un homme d’État en Afrique, et qu’il y a un homme d’État, mais pas deux à Madagascar. » ?
Réponse : Rajoelina, en janvier 2013, au lendemain de sa « décision » de ne pas se (…)
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Candidats succédanés
mercredi 17 avril 2013 |
Patrick A.
| 2582 visites
Faut-il l'imputer au « ni-ni » qui ne semble être qu'une variation du « moi aussi, moi aussi ! » des cours de récréation ? Toujours est-il que la « crise » a engendré un nouveau parallèle entre l'ex et le futur ex : les partis des deux principaux protagonistes des événements 2009-201X présenteront chacun aux élections présidentielles une personne n'ayant quasiment aucun antécédent électoral notoire.
L'on n'est pas vraiment sorti de l'auberge des élus à la place des nommés... Ô, je devine (…)
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En début de semaine dernière, rares étaient les observateurs qui avaient prévu qu'à l'issue du congrès national du parti TGV, Edgard Razafindravahy serait le candidat de ce parti pour les élections présidentielles.
Certes, depuis 2009 et sa nomination comme Président de la délégation spéciale (PDS) de la ville d'Antananarivo, son nom était souvent murmuré comme possible candidat aux élections présidentielles au cas où Andry Rajoelina ne se présenterait pas. Mais l'homme ne passait pas pour (…)
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Le meurtre de Soeur Emmanuelle et ses conséquences font la Une. En langue malgache, Mandritsara évoque la paix et la tranquillité ; la réalité semble être brutalement devenue toute autre dans la localité qui porte ce nom. Nouvelle illustration de la théorie du mort-kilomètre, selon laquelle un mort près de chez soi attire plus l'attention que 1000 morts à 10.000 kilomètres de là, les médias internationaux s'intéressent à la chose, car la victime était française.
... et de la vigilance (…)
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Avec l'Italie, Madagascar a en commun les couleurs du drapeau national, une certaine indiscipline, et la patience. Il en faut pour supporter la démagogie et le populisme oppressants, les insultes à l'intelligence qui caractérisent la politique dans ces deux pays.
Dans le pays à la botte, il est sorti de cette gigantesque Commedia dell’Arte un bien curieux dénouement qui a de quoi faire frémir dans le pays en forme d'empreinte de pied gauche. Coincés entre le rigoureux et austère Mario (…)
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samedi 16 février 2013 |
Patrick A.
| 4280 visites
Aujourd'hui, je crains de devoir décevoir certains en tentant de faire du faux Rabehevitra. Georges sait être parfois un peu vache et arrive ainsi à faire un effet boeuf ; avec l'actualité du moment en Europe, j'ai l'impression en prenant sa place d'obliger ses lecteurs fidèles à miser sur un mauvais cheval.
Ne prétendant pas fabriquer du cuir (ou plutôt du dur à cuire), je ne sais pas si je saurais vous faire un correct skaï . Sans contrefaçon, parlons donc du faux. Le faux, à ne pas (…)
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Assurément, le grand discours solennel a du plomb dans l'aile. Après Barack Obama qui avait annoncé sa réélection en trois petits mots et une photo, voici Benoit XVI qui bouscule tous les codes de la communication institutionnelle en annonçant sa renonciation à la charge de pape au détour d'un discours qui aurait dû en principe être consacré à un tout autre sujet. Comme ledit discours était en latin et donné dans le cadre d'un consistoire, c'est à dire une réunion de cardinaux destinée à (…)
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Le proverbe dit « Il ne faut pas mettre les charrues avant les boeufs ». Voilà pourquoi, et au moins depuis 2010, j'avais régulièrement écrit dans ces colonnes que la meilleure sortie de crise passait par l'élection d'une assemblée constituante.
La logique sous-jacente à cette proposition était d'attaquer à sa racine le mal qui est à l'origine des crises cycliques malgaches : la concentration des pouvoirs entre les mains d'un Président que ses courtisans n'ont ni le courage de contrarier, (…)
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vendredi 18 janvier 2013 |
Patrick A.
| 4003 visites
Depuis le mardi 15 janvier 2013 à 20 heures 12, une sorte de douce euphorie plane sur Madagascar. Certes, tous les problèmes ne sont pas réglés, loin de là, et l'on gardera bien évidemment à l'esprit que les rebondissements et surprises n'ont pas été rares au cours des quatre dernières années. Mais pour une fois que les surprises sont bonnes, il serait de mauvais aloi de bouder son plaisir.
Et puisque cela fait aussi longtemps qu'on n'a pas goûté au plaisir, l'on se dit : pourquoi ne pas (…)
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mercredi 16 janvier 2013 |
Patrick A.
| 6085 visites
Au lendemain du renoncement de Marc Ravalomanana à se présenter aux élections présidentielles, mon éditorial précédent prédisait :
Sauf rebondissement inattendu, le coeur de la crise malgache aura donc duré 5 ans : 12 décembre 2007 - 12 décembre 2012. (...) Déjà ligoté par ses déclarations antérieures, Andry Rajoelina ne pourra sans doute que suivre les traces de Marc Ravalomanana et renoncer publiquement à une candidature dont il rêvait sans doute, mais qu’il n’a jamais pu annoncer.
La (…)
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jeudi 13 décembre 2012 |
Patrick A.
| 4804 visites
Les sourires de satisfaction du président tanzanien Jakaya Kikwete sont plus qu'éloquents. Sauf rebondissement inattendu, le coeur de la crise malgache aura donc duré 5 ans : 12 décembre 2007 - 12 décembre 2012.
Le 12 décembre 2007, pendant le dépouillement des élections municipales d'Antananarivo, on entendait à proximité des bureaux de vote des « Joyeux anniversaire, Monsieur le Président » qui ne pouvaient être que moqueurs. Car Marc Ravalomanana recevait ce jour là un sérieux vote (…)
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mercredi 7 novembre 2012 |
Patrick A.
| 3251 visites
Tous les quatre ans, le mardi de la première semaine de novembre, la même fascination envahit la planète. Des personnes n'ayant jamais vu l'Amérique de leurs yeux se piquent au jeu et prennent parti soit pour l'éléphant, soit pour l'âne. Comme il est difficile de rester indifférent à la désignation de celui qui sera pendant quelque temps l'homme le plus puissant de la planète, on serait bien en mal de décompter tous ceux qui, dans les différentes métropoles du monde, plongent dans un monde (…)
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Conseil de gouvernement
mercredi 31 octobre 2012 |
Patrick A.
| 3089 visites
Par décret n°2012-960 pris en Conseil du gouvernement ce 30 octobre 2012, la journée du vendredi 2 novembre 2012 est déclarée fériée, chômée et payée sur tout le territoire de la République.
Faut-il rappeler que la formule « gestion à la petite semaine » est familièrement utilisée pour désigner une gestion au jour le jour ? Mais au cours de cette Transition, elle prend aussi son sens littéral. On renoncerait presque à compter le nombre de fois où, depuis 2009, la semaine a été abruptement (…)
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Les échelons décisionnels de la SADC se murent pour l'heure dans le silence ; ce qui amène un certain nombre d'observateurs à continuer de douter que les élections aient effectivement lieu aux dates annoncées. En tout cas, ces élections sont pour l'heure loin d'être financées : prévues d'être les plus coûteuses de l'histoire de Madagascar, il ne manque pas moins de 40 millions de dollars à leur financement. À part l'Union Européenne, et à une échelle plus modeste la Suisse et la Norvège, la (…)
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Madagascar étant suspendu de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et la pêche aux électeurs de l'Itasy s'avérant plus fructueuse, Andry Rajoelina n'était pas présent à Kinshasha ce week-end. L'aurait-il été, les choses auraient pu déboucher sur une intéressante confrontation avec le Congo de Joseph Kabila, pays qui avait été la tête de proue de la SADC pour empêcher Andry Rajoelina de s'exprimer devant l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2009... Le président de la (…)
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La vie politique de la Georgie de Mikheil Saakashvili n'est pas un long fleuve tranquille. Celle du Venezuela d'Hugo Chavez non plus. Une guerre en Georgie, des tentatives d'assassinat ou de coup d'État dans les deux pays, des manifestations pour réclamer la démission des dirigeants : il n'y a pas qu'à Madagascar que la politique menace presque continuellement de se laisse envahir par les armes.
Si la vie politique de ces deux pays n'est pas vraiment pacifiée, c'est aussi parce que leurs (…)