Lendemains qui chantent ou déchantent...

En musique, le déchant est un style un tantinet médiéval. En Bretagne, où votre ’’Dadabe’’ d’amour à quelques origines bien iodées, le ’’Kan ha diskan’’ (chant et déchant en breton) fait encore les belles nuits des ’’festoù noz’’ et même des ’’festoù deiz’’ pour les couche-tôt (deiz veut dire jour).
A Madagascar, le déchant est surtout une menace, bien que les Malagasy soient assez doués pour la polyphonie vocale, faut le dire. En effet, aux lendemains qui chantent répondent souvent les surlendemains qui déchantent. Et cela fait mal. Donc, prudence.
Je l’ai dit et répété ici-même : il n’appartient pas à un vieux vazaha, aussi bienveillant soit-il, de penser l’avenir d’un peuple qui doit prendre en main ce qui lui appartient. Mais, mais, tout de même... Puis-je avancer l’idée qu’il va falloir, et très vite, trouver les moyens d’une transition aussi brève qu’efficace et dénuée d’arrière-pensée ?
Avant tout, ’’tabula rasa’’ ! Plus de députés, plus de sénateurs, des maires en sursis, plus de machins-trucs aux ordres d’un pouvoir mafieux mais des soldats dans les casernes, des religieux dans leurs temples et églises, des paysans dans leurs champs, des ouvriers au travail, des commerçants dans leurs boutiques (et on affiche les prix !), des instits au tableau noir et des médecins au chevet des malades. Bref, la vie normale, quoi. Première mission : des élections enfin transparentes ! Au peuple de s’exprimer dans les urnes ! Et le reste suivra. Enfin, je l’espère...
Dernière suggestion : une balle dans la nuque au premier élu, prédicateur, militaire et autre corrupteur qui devient brusquement riche. C’est propre, net et on peut passer à autre chose.

PS - En attendant, s’il lui reste un soupçon d’amour-propre (!), Petitkhon 1er ferait bien de démissionner officiellement. Et à genoux ! C’est mieux.